Récits de services de soutien

Expériences personnelles avec les services de soutien de l’Enquête nationale. Tous les détails des services de soutien de l’Enquête nationale sont disponibles ici.

Comme vous le savez, témoigner devant l’Enquête nationale sur les FFADA fut très éprouvant pour notre cerveau, notre corps et notre esprit. Ma propre bande ne fut pas en mesure de mettre des soins de suivi à ma disposition ou à celle de ma famille. J’étais bouleversée et rongée par la douleur ravivée dans mon esprit et dans mon cœur. Puis, l’Enquête nationale m’a gracieusement offert de suivre un véritable processus de guérison pour traiter ma douleur et ma colère. Grâce à mon accompagnatrice L’nu, j’ai réussi à canaliser l’énergie négative qui m’entourait et à adopter une attitude positive pour emprunter le chemin de la guérison sur La Terre, notre mère. J’ai été élevée par une femme intelligente et résiliente, une grande guerrière du nom de Nora Madeline Bernard, qui s’est battue toute sa vie et a été assassinée. Ma mère a montré à tous ses enfants à lutter contre leurs adversaires de front, face à face, à toujours mettre les points sur les i et à dire la vérité, même si elle est douloureuse. Les soins de suivi que j’ai reçus m’ont permis de retrouver ma stabilité et ma fierté. Je me souviens avoir marché sur la plage, la tête haute, avoir purifié mon esprit par la fumée puis adressé des prières à tous ceux qui ont été touchés par le départ de notre défunte mère.

Les soins de suivi m’ont mené à une réflexion plus équilibrée sur ce que je dois continuer à faire pour arriver à vivre sans ma mère et pour parvenir à relier mon cerveau à mon cœur afin de repousser la dépression et l’anxiété. Je suis extrêmement reconnaissante du soutien et des soins qu’on m’a offerts. J’ai été capable de traverser la scène de l’Université Mount Saint Vincent pour recevoir mon diplôme de maîtrise en éducation, marchant main dans la main et cœur à cœur avec l’esprit de ma mère. Je tiens à remercier Catherine Martin et le Dr Jim Sharpe de m’avoir guidée tout en tenant compte des formes de savoir et d’apprentissage issues de ma propre culture autochtone. Ma famille immédiate me voit revenir à la vie après plus de dix ans de lutte. Je la remercie d’être restée à mes côtés. Je remercie également mon mari Ricky, Danielle et Shanon, Richard, Frank et mes petits-enfants Aiden et Ellie de m’avoir apporté leur amour et leur soutien.

Wela’lin
Natalie Gloade
Première Nation Millbrook – Turtle Island

 

J’ai commencé à perler quand j’avais 14 ans. J’ai appris seule en lisant un livre. J’ai cessé de perler pendant de nombreuses années jusqu’à la tragédie du décès de ma sœur Jennifer en 2013. Je me souviens de cette première fois où j’ai pris à nouveau dans mes mains une aiguille et un fil et que de nombreuses perles magnifiques s’étalaient devant moi. Cela m’a apporté un peu de paix alors que je pleurais la mort de ma sœur. J’ai pris conscience de l’aspect thérapeutique du perlage, et à quel point c’est apaisant. C’est un grand bonheur pour moi de partager cette forme de thérapie avec d’autres. Elle nous a permis, ma fille Corley et moi, de progresser sur le chemin de la guérison. Lorsque nous perlions ensemble, nous pouvions pendant un instant sentir que les choses étaient normales. Nous pouvions rire et échanger ensemble en apprenant à nous connaître. Le perlage permet de nous entraider et de prendre conscience que nous sommes tous dans le même bateau.

Miigwetch,
Gerri Pangman, Première nation de Peguis, épouse et mère de quatre merveilleux enfants

L’Enquête nationale sur les FFADA a donné une grande force et un sentiment de sécurité à ma famille. Nous nous sentions seuls, affaiblis, et sans personne pour nous écouter. C’est à ce moment que l’Enquête nationale sur les FFADA nous a aidés à nous relever et nous a donné de l’amour, du soutien et la force nécessaire pour poursuivre notre lutte pour la justice. Ma famille et moi remercions du fond du cœur tous ceux et celles qui accueillent les histoires et les larmes des familles, tout en poursuivant le travail qu’elles ont entrepris. L’Enquête nationale partage ce fardeau de façon à donner de l’espoir aux familles.

Woliwon,
Nikanaptaq
Territoire Wolastoqey

 

L’Enquête nationale a permis à ma famille de guérir et de se tourner vers l’avenir. Elle nous a offert une tribune, un espace où partager l’histoire de notre sœur disparue, Virginia. L’Enquête nationale a permis à son cas, autrefois classé comme une affaire non résolue, de faire partie des 20 dossiers d’enquête prioritaires de l’État du Maine. Toujours grâce à l’Enquête nationale, de nouvelles pistes ont fait surface et font l’objet d’une enquête active.

En novembre dernier, l’Enquête nationale a convié les membres de notre famille des États-Unis et du Canada à une rencontre sur nos terres ancestrales à Membertou. On nous a demandé de nous rappeler les jours qui ont précédé la disparition de notre sœur Virginia. Des plumes d’aigle, du foin d’odeur et le jouet préféré de Virginia, un service à thé, ont comblé l’écart et permis une réelle proximité entre notre famille et les commissaires.

Malgré les 24 années qui se sont écoulées, les souvenirs échangés à propos de Virginia ont rouvert une cicatrice qui était à peine refermée. Les larmes ont coulé lorsque notre famille a partagé la colère et la frustration que nous ressentions face à la bureaucratie de la police et à celle des représentants du gouvernement qui ne cessaient de se renvoyer la balle.

Les commissaires ont fait preuve d’une grande délicatesse en rouvrant cette blessure encore vive infligée par la disparition d’un membre de notre famille. Ils nous ont posé beaucoup de questions, sans avoir peur d’explorer chaque volet de cette difficile histoire. Il est devenu clair pour nous que l’Enquête nationale était le seul endroit sûr où nous pouvions nous confier et nous libérer de ce lourd fardeau. Puis, dans un geste inattendu, les commissaires ont demandé à notre famille ce qu’ils pouvaient faire pour nous aider.

C’est grâce à ce « cercle de compréhension et d’empathie » que notre famille a pu amorcer sa guérison. Les médias ont transmis en direct notre histoire à la télévision et sur Internet. Cette diffusion nationale a généré de nouvelles pistes qui font l’objet d’une enquête active.

Bien que les deux personnes qui étaient en compagnie de ma sœur au moment de sa disparition soient aujourd’hui décédées, notre famille a repris espoir qu’un jour, nous pourrons ramener Virginia à la maison.

Un membre de famille
Terrasse C.B.