Bottines perlées

Arts décoratifs / traditionnels par Lorraine Richard

Cette paire de bottines perlées a été créée par Irene Richard et est un don de sa fille, Lorraine Richard (Métisse de Red River). Elles font partie du patrimoine de la famille Richard Description par la donneuse Lorraine Richard : Irene est née en 1944 et est tragiquement décédée en 2001. Irene a été élevée comme une femme métisse, ojibwée et crie, et elle s’identifiait fièrement comme telle. Irene a grandi à Vogar, au Manitoba, puis a déménagé à Winnipeg et ensuite à Vancouver; elle était mariée, est devenue veuve et a élevé cinq enfants jusqu’à sa mort. Irene allait à l’école afin d’obtenir son MBA lorsqu’elle a été tuée. Irene était issue d’un milieu humble et modeste. Elle parlait couramment le Saulteaux comme langue maternelle, pratiquait et suivait la médecine traditionnelle (cueillir, infuser et consommer), et participait à des cérémonies spirituelles rattachées à sa culture. Les bottines perlées artisanales qui sont données représentent un art qu’elle a maîtrisé très tôt, en suivant les enseignements de sa mère Mary Spence. Cet article est une fabrication emblématique de sa mère. Sa mère était très fière de ces bottines et elle a partagé son art avec sa fille et ses petits-enfants en le leur enseignant. Mary Spence (la mère d’Irene) n’avait pas d’argent ni d’héritage à léguer; elle n’avait que son savoir-faire artisanal à partager. Pour moi, ces capacités et connaissances sont inestimables. Lorsque ma grand-mère et ma mère m’enseignaient la fabrication de ces bottines, c’était toujours des moments particuliers. La connexion avec ces deux femmes fortes s’est établie grâce à des histoires et à l’utilisation de notre langue; c’est une époque dont je me souviens avec amour et sérénité. Le nombre total de bottines qui existent dans ce monde est inconnu; il ne m’en reste que trois paires et j’en donne une à l’Enquête nationale afin que le monde la voie. Je veux que les générations à venir sachent que cette forme d’artisanat qu’est le perlage n’était pas qu’un simple passe-temps ou une source de revenus; cela provient d’un lieu spirituel qui était naturel et attentif. Que par une vie de grande pauvreté, au fil du temps, un objet comme cela soit chéri et devienne inestimable pour les derniers membres de la famille, particulièrement lorsque la personne aimée nous est enlevée tragiquement. Mary Spence a tragiquement perdu sa seule fille, elle a enduré la douleur de survivre à son seul enfant. Les bottines données représentent une femme persévérante, en contrôle et forte. J’aimerais que le monde se souvienne d’Irene Richard, de Mary Spence et de mon père, qui a quitté notre monde trop tôt et devrait avoir sa place dans l’histoire. Irene Richard était une personne bienveillante, attentionnée et aimante. Elle méritait une longue vie, mais cela lui a été enlevé.